«Gli imperfetti sono gente bizzarra» di Rita Pacilio tradotto e diffuso in Francia
17.10.2016
![]() Gli imperfetti sono gente bizzarra
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autori: | Rita Pacilio |
formato: | Libro |
prezzo: | |
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«Les imparfaits sont des gens bizarres» - Préface de Davide Rondoni - Traduction en français par Giovanni Dotoli et Françoise Lenoir - ed. L'Harmattan 2106
En couverture :
Photographie de Stefano Bonazzi
Préface de Davide Rondoni
Écrire de la poésie, connaître. La dure poésie-soeur
Rares sont les ouvrages de poésie qui ces derniers temps ont su me toucher autant que ce recueil de Rita Pacilio. Un journal douloureux et fulgurant, très personnel, où la force des vers glisse, tisse et déchire le murmure, où ils restent cependant ramassés, prononcés par une voix provenant du lieu inexpugnable qu’est l’espace propre à la condition de soeur. « La prison de mon frère / a des fenêtres sourdes » …
Cet ouvrage est visionnaire et intime, mais par le biais d’une qualité de composition particulière et d’une grande concentration, il esquive tous les risqué rarement inévitables dans un tel corps à corps avec l’abîme … ici la voix de Rita Pacilio provient d’un lieu intime et sans défense. La poésie-soeur n’observe pas, c’est une destination commune, un lieu chairs sang communs et indivisibles. Un amour qui est connaissance. Celui qui observe est dans un autre lieu que celui du gouffre, de la peine, la soeur, elle, n’est jamais ailleurs. La soeur est la seule à savoir…
Tout ce voyage en enfer, cette traversée éprouvante, où les vers sont d’une beauté épuisée et majestueuse, comme certaines oeuvres de Bacon, ou même, en Italie, comme certains autoportraits de Crespi, ont un coeur en diamant, très chaste et resplendissant: « J’ai parlé à ton corps fraternel »…
Dans ce livre, Rita Pacilio fait preuve d’une qualité de mesure et de puissance emblématique qui la rapproche de certaines voix appartenant à ce qu’il y a de meilleur dans la poésie italienne …
Et si quelqu’un décidera de chercher un nouveau rapprochement avec un autre type de production, par impénétrabilité lumineuse, par force respectueuse et par docilité, il lui faudra alors ouvrir les lettres que Paul Claudel adressait à sa soeur Camille. Dans ce cas-là aussi brûlait, inintelligible, une fraternité éprouvée, dévastée mais cependant inébranlable. C’est la force des mots, leur poésie surprenante, encore, encore et encore. Parce que le mot qui explore l’abîme est le premier signe d’une lumière possible.
« Dans le doute ils serrent les paupières pour
retrouver la nuit, pour ne pas la perdre ».
DAVIDE RONDONI
